100.000 pour l’une, 300 pour l’autre

Les associations au cœur de notre vie sociale

Quelques grandes lois de la IIIe république demeurent importantes pour les libertés publiques. Celle du 1er juillet 1901 sur la liberté d’association nous touche quotidiennement. Son esprit a l’immense avantage, au lieu de poser une obligation ou d’accorder un droit sous condition, de signifier tout simplement :
« pour faire ce dont vous avez envie, organisez-vous comme vous en avez envie ». 

Le tissu associatif de Biarritz est dense de plus de 300 associations. Il en a été question récemment de manière au moins deux fois négatives, hélas : d’abord par la dérive – temporaire – financière du BO Omnisports, donnant injustement une mauvaise image – temporaire ! d’une des plus anciennes et solides associations biarrotes, tellement importante pour nos jeunes ; ensuite par le manque de transparence de la répartition des subventions que la Ville accorde. On a bien compris que les élus avaient reçu une liste détaillée ; hélas, on a bien compris aussi que la majorité d’entre eux ne l’avait pas lue !

On sait que les finances publiques sont exsangues, combien ces associations se battent avec peu de moyens, sont souvent freinées devant des normes de plus en plus contraignantes, juridiques, comptables ou de sécurité, jusqu’aux précautions que doivent prendre dorénavant les éducateurs les plus honnêtes dès qu’ils approchent un enfant ! Combien d’excès et de scandales financiers, comportementaux, moraux, violents peuvent décourager les entreprises les plus vertueuses.

L’inauguration récente du Musée historique fraîchement rénové nous a quelque peu rassurés sur la pertinence de l’obstination de quelques bénévoles passionnés aboutissant à la réussite que l’on sait.

Timbre édité à l’occasion du centenaire de la loi de 1901

Il faut prendre garde à ne pas entraver les énergies, les femmes et les hommes qui se donnent sans compter pour un objectif qui leur est cher et qui souvent bénéficie à un bien plus grand nombre de citoyens que les seuls membres associatifs : des activités et des événements dont nous profitons tous. L’association Loi de 1901 ne doit pas être prétexte à favoriser quelque prétendu ami « Vincent-m’a-dit », sans dossier, sans projet, sans date, sans ancrage, sans lien avec les activités culturelles régulières et dont les acteurs locaux n’ont que faire. L’opacité et le secret indigne ouvrent le doute, permettent la suspicion et, pire que tout, instillent un sentiment qui décourage, donne envie de baisser les bras, d’abandonner : le sentiment de l’injustice.

Alors, si la puissance publique de proximité, la Ville, son maire, ses adjoints n’y prenaient garde, nos associations finiraient par perdre leurs bénévoles et leurs bonnes volontés. Ils jetteraient l’éponge. Nous leur devons reconnaissance. Reconnaissance qui va bien au-delà du montant d’une subvention. Elle est bien plus simple, humaine, intime : elle tient de la considération, du regard porté, de l’écoute, de l’encouragement, de quelques mots : « nous sommes là, allez-y, continuez ».

2 commentaires sur “100.000 pour l’une, 300 pour l’autre

  1. Peio Claverie avait promis une grande réforme des subventions attribuées aux associations et « de la transparence » : si cette réforme a eu lieu à Biarritz personne ne s’en est aperçu, ce qui est dommage. Certaines disparités, comme vous le soulignez sont même particulièrement étonnantes et semblent relever du « fait du prince » : 6 000 euros pour la Maïder Arosteguy Cup qui attire depuis 35 ans des surfeurs de renommée mondiale, 100 000 euros pour les championnats du monde de longboard, compétition mineure s’il en est.
    Si nos élus biarrots s’intéressent vraiment au problème des subventions attribuées aux associations, ils pourraient prendre exemple sur ce qui se fait ailleurs. J’ai vécu pendant vingt ans à Versailles et cette ville avait mis au point un système très astucieux pour mesurer l’efficacité des associations qu’elle subventionnait. À chaque fois que la ville de Versailles avait besoin de volontaires pour des événements comme la course Paris-Versailles ou « Le mois Molière », elle se tournait vers les associations en versant une petite obole par jour de présence (de mémoire 10 euros) L’association avait le droit de faire appel à ses membres mais aussi aux parents et aux amis. Membre d’une association cyclosportive, nous réussissions à chaque événement à réunir une centaine de volontaires, ce qui augmentait « mécaniquement » notre budget de 1000 euros pour notre plus grande satisfaction et pour la plus grande satisfaction de la mairie qui mesurait ainsi les associations vivaces et celles qui périclitaient et qui réalisait ainsi de substantielles économies dans le coût de ses événements, avec un personnel motivé et peu onéreux.

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