L’engagement

Très jeune j’ai été sensibilisé aux affaires publiques. A la politique, si l’on veut. Mais pas uniquement.

Le service public

Pétricot

Je n’ai jamais travaillé que pour le service public. Même au cours de mon adolescence, je me payais mes vacances en travaillant les mois d’été en étant facteur. Cinq étés de suite. Oh ! Dire que mon sens du service public vient de là serait exagéré. L’occasion fit le larron ; l’objectif principal était de me payer mes soirées en boîte de nuit : le Séquoia, hélas vite fermé, dans une sublime villa mauresque à l’entrée de Saint-Jean, le Play-Boy, l’Opium et, évidemment, le New Ruby’s au Casino Bellevue, chez l’adorable Leïla, incomparable hôtesse : « Ah ! les garçons ! Vous êtes toujours accompagnés des plus jolies filles de la Côte » ; irrésistible quand on a 20 ans !
Quelques années plus tard vinrent les choix professionnels. Et même quelque temps, une profession que je n’avais pas choisie. Aussi curieux que cela puisse paraître, je me suis trouvé bombardé prof de collège à Strasbourg, à 22 ans, sans avoir même postulé et totalement immature pour un job que je quittai bien vite : j’étais fait pour être prof comme pour être trapéziste. C’est alors que je passai le concours du Ministère de la Culture qui me vit nommé à 27 ans son Délégué départemental de la musique et de la danse et Directeur de l’Agence départementale d’action musicale pour les Pyrénées-Atlantiques.

Alain Juppé à la Grande Plage en 1986


Le RPR
Toutes ces années, jamais je ne quittai des yeux la vie politique : ma première participation, très modeste, à une campagne électorale, fut celle des élections législatives de 1978. Les transhumances aidant, je fus dans l’équipe de campagne de Robert Grossmann à Strasbourg, une semaine plus tard tractai pour Bernard Marie à Biarritz et fis même une virée avec quelques amis à Mont-de-Marsan pour un meeting : Jacques Chirac y venait soutenir un jeune candidat inconnu de nous, dont on nous assurait qu’il avait un brillant avenir, un certain Alain Juppé. Mon excellent ami Monsieur Jean-Michel Barate, premier adjoint au Maire d’Anglet, et Monsieur Claude Olive lui-même, se souviennent bien eux aussi de notre virée landaise. « Une poignée de main de Chirac, c’est une voix gagnée » disait-on à juste titre : il avait le don de planter son regard dans le vôtre, vous donnant l’impression qu’il n’y avait que vous qui l’intéressiez à ce moment-là. Et je crois que c’était la réalité. Rapide, fugace, mais franc et sincère, durant ½ seconde, il ne s’intéressait qu’à vous. J’en ai connu tant d’autres dont le regard fuyant vous avait déjà dépassé quand ils arrivaient à vous. Peu importe.


La vie locale et… Biarritz
Je ne m’étais jamais présenté à un scrutin. Il m’arrive encore de regretter de n’avoir pas cédé à l’insistance de Monsieur Borotra en 1991, de l’accompagner dans sa belle aventure municipale. J’ai jugé cette année-là que les circonstances ne s’y prêtaient pas. Je suis néanmoins demeuré proche de celui que j’avais connu Vice-Président chargé des finances au Conseil général, sans jamais renier, en le revendiquant même, mon gaullisme « de la première heure » : je suis né un 18 juin, l’appel, et 1958, l’année de la naissance de la Ve République. Gaulliste de la première heure… la mienne, bien sûr. Beaucoup plus que cette « certaine idée de la France », incipit ressassé ad nauseam des Mémoires de Guerre (bien plus intéressante est la phrase suivante : « S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes [de la France], j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie »), le gaullisme est avant tout le pragmatisme de la décision précédant ou face à l’événement. C’est en cela qu’il est, non une anti-idéologie, mais une non-idéologie, non anti-conformiste, mais non-conformiste.
Durant les presque trente ans qui suivirent, je m’efforçai, vaille que vaille, professionnellement ou de mes modestes moyens associatifs bénévoles, d’apporter quelque chose à ma ville.


Je passe les détails qui m’ont amené à rencontrer Madame Motsch en juin 2019. J’ai immédiatement senti en elle, une volonté, un caractère, une intelligence, une connaissance des dossiers, toutes qualités auxquelles je fus immédiatement sensible. Après deux mois de discussions, aimables, souvent rudes sans jamais être rugueuses, je décidai au début de l’automne de la soutenir dans l’aventure municipale qu’elle entamait.


Nathalie Motsch
Ceux qui n’ont pas participé de l’intérieur à une campagne ne se doutent peut-être pas de la quantité de travail, de la dose d’abnégation, de sacrifices familiaux et personnels que cela demande. Je sais bien que la mode est au dénigrement des élus, des « élites », qu’on les accuse d’aller à la soupe, de ne rechercher qu’un profit personnel. Sauf pour certains, rares, c’est faux. La recherche du pouvoir ? Oui, probablement. Du pouvoir réaliser ce que l’on a imaginé pour sa ville et ses concitoyens, du pouvoir faire progresser. L’ambition ? Oui, heureusement. Et la même : celle d’être doté de ce pouvoir faire. Ambition légitime à condition de savoir faire. L’ambition est souvent le moteur des plus belles entreprises.
Le revers de cet investissement très personnel, ce sont les tensions qui peuvent naître dans un groupe qui, initialement, ne s’était pas choisi et qui en vient assez vite à une vie quasiment commune. Les raisons peuvent en être multiples : de caractères qui s’affrontent, d’objectifs qui ne sont pas partagés, de stratégies qui divergent. Celles qui m’ont fait prendre finalement quelque distance d’avec Madame Motsch n’appartiennent qu’à moi.

Les curieuses circonstances de ces élections municipales ont distendu le temps très court qui est censé séparer le premier tour du second : une semaine dont trois jours de campagne officielle. Ainsi ai-je eu l’occasion de marquer publiquement cette distance, ce qui, en des circonstances habituelles, ne serait pas advenu. La législation ne permet pas qu’une liste reconduite soit modifiée : ni à sa tête d’en exclure un membre, ni à un membre d’en démissionner. Le comble est que, quand un membre meurt entre deux tours, il demeure candidat !
Nonobstant cette impossibilité et quels qu’aient été nos différends, j’avais décidé, conformément à une loyauté dont j’ose me targuer, de continuer à soutenir Madame Motsch et son équipe et d’honorer la parole que je lui donnai en septembre 2019.

Le dimanche 28 juin, je voterai pour eux. Pour nous.

Photo de l’équipe le 2 juin à l’Atalaye

3 commentaires sur “L’engagement

  1. Jacques ta sagesse a parlé, la raison est ta maîtresse.
    La bataille sera rude mais le combat légitime.
    Puisse votre programme ouvrir les yeux aux indécis, votre victoire le reflet de l’honnêteté de votre rassemblement.
    l’équipe a fort a faire,face à cette mauvaise foi qui ne peut-être que préjudiciable à l’avenir de la ville.
    Cette hypocrisie qui n’augure pas grd bien pour la cité

    Aimé par 1 personne

  2. Sans oublier , en rendant hommage à votre père le Docteur Armand Saury qui fût un grand médecin de famille, un élu de conviction que ce soit à la ville comme au département et dont le sens du service aux autres a forgé votre éducation .

    Aimé par 2 personnes

  3. Merci Cher Monsieur J’ai apprécié ce billet qui vous honore……Ce n’est pas le cas de votre tête de liste qui est loin de faire l’unanimité dans Biarritz Cette dame n’a pas de parole. Si ce commentaire vous gêne vous pouvez très l’enlever sans problème.

    Aimé par 1 personne

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