Et demain ?
Le1 covid-19 devait disparaître avec l’été ; puis vint l’épouvantail d’une deuxième vague. On attend désormais la troisième. Nous mène-t-on en bateau ? Peut-être même pas. Les médecins furent longtemps omniscients, attachés à un pouvoir que leur jargon protégeait. Puis la science infaillible fut battue en brèche et désormais, oscillation du pendule, certains doutent de tout, jusqu’à la rotondité de la terre, pendant que les scientifiques sont désorientés et ont bien du mal à dire « je ne sais pas ». Et pourtant ils en ont le droit, c’est même une vertu première du scientifique que de douter de son savoir.
Si l’on veut bien se rappeler, tout de même, voici quelque vingt ans que des spécialistes mettent en garde contre ces virus nouveaux qui nous viendraient d’Asie, ces coronavirus jusque-là connus d’eux seuls. Ils avertissaient des risques que nous courions si nous ne nous préparions pas à de graves épidémies. Il n’est question ici de juger ni les uns ni les autres, il faudrait avoir quelque compétence scientifique et on sait aussi que certains aiment jouer les Cassandre. On observe, simplement, et on essaye de raisonner.
À l’hiver 2020 apparaissait ce covid-19 qui serait, comme la grippe, saisonnier ; on sait ce qu’il en fut. Puis on s’aperçut que, loin de nous être tombé dessus avec l’hiver, il rôdait sournoisement depuis l’automne. Nous voici maintenant avec un variant anglais, ou sud-africain, ou… qu’importe : depuis septembre il nous tourne autour. Bientôt sera révélé qu’il nous infecte généreusement depuis des semaines. Est-il le covid-20 que suivront les 21 puis 22 ? Cette maladie nouvelle ne s’est-elle installée pour longtemps, elle, ses variants ou ses mutations après lesquels courent désespérément les chercheurs ? Et le prochain ? Où est-il ? Quand surviendra-t-il ? N’en doutons pas : il est déjà là.
Vivre autrement
Il nous faut dès lors continuer à avancer avec ces nouvelles maladies. Nous ne pourrons indéfiniment rester enfermés, empêchés de toute relation sociale, de toute activité économique, de toute civilisation. Les deux années que nous sommes en train de subir ne pourront se reproduire sauf à abattre notre système social et, au-delà de nous, de fragiliser encore les populations du monde émergent qui nous vendaient nos produits de première nécessité. Les problèmes sanitaires sont une chose, les problèmes sociaux du monde sont d’une même gravité et leurs conséquences pourraient être tout aussi funestes, y compris sur notre système de santé.
On a beaucoup mis en avant ces derniers temps la situation pénible des étudiants. Tous les jeunes sont dans une situation pénible pour une raison ou pour une autre. Et les plus jeunes encore ? Comment se construiront-ils s’ils ne peuvent qu’épisodiquement fréquenter les enfants de leur âge ? Il faut bien qu’ils se socialisent, qu’ils aillent à l’école quoiqu’il en coûte, qu’ils apprennent le monde, ses richesses et ses beautés, ses dangers et ses tragédies. Même s’ils sont les véhicules, bien malgré eux, de cette fichue maladie.
Car les plus jeunes sont vraisemblablement, entre autres, vecteurs de la transmission. Certaines âmes bien-pensantes ont hurlé « stigmatisation ! » dès que l’idée a été évoquée, comme si ne pas dire les choses allait les supprimer – ou l’art de se voiler la face. Comme s’ils en portaient quelque responsabilité ! De toute manière, si la chose est avérée, elle est bien à leur corps défendant, si l’on ose l’expression. Nous devrons nous en accommoder et préparer leur jeune existence à envisager la santé et l’évolution de la vie sans les certitudes qui présidèrent à notre propre éducation. S’ils sont généralement peu sujets aux formes graves de la maladie, tant mieux : qu’au moins eux en soient protégés.
C’est à cette génération montante que nous devons penser et à celle de leurs parents. La nôtre a déjà emprunté le chemin du départ. Habituons-nous à cette idée que peut-être l’envol sera plus rapide que nous l’aurions espéré.

Edouard Manet, La Musique aux Tuileries
1 Je persiste à user du masculin, l’usage primant la règle.
À suivre… La Peste et le Président
Restons des optimistes lucides. Les derniers virus apparus avant le covid 19 ont été neutralisés .Que ça soit Ébola,le sras et bien d’autres alors gardons espoir sur les évolutions de la medecine. Si le pire n’est pas toujours sûr, le meilleur n’est pas improbable .Et n’exagérons rien , il vous reste encore quelques belles années à bien vivre en nous offrant avec une belle générosité de très belles pages bien écrites et bien documentées. J’aime chez vous ce refus de la pusillanimité ambiante qui frappe de plus en plus nos concitoyens.
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« il vous reste encore quelques belles années à bien vivre »
J’y compte bien 😃
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Vous avez le talent de distiller votre éternel optimisme
Merci .
Place aux jeunes , oui ,mais avec les moins jeunes à leur côté pour quelques temps encore -))
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