Le Conseil de la Reine Pétaud

On est à la fois pris par l’envie de relater le Conseil municipal du 30 septembre et totalement désarmé devant la manière de s’y prendre. On est tiraillé entre la volonté d’être un peu didactique et l’impossibilité de l’être tant cette réunion fut une pétaudière où tout partait dans tous les sens et que la patronne, qui ne le fut guère, fut dépassée par l’ordre du jour par elle-même établi. Quand, en plus, il s’agit d’examiner le complexe rapport de Chambre régionale des Comptes, on atteint des sommets d’incohérence.

Le premier à donner dans le panneau est ce pauvre docteur-surfeur-ex-adjoint qui n’a toujours pas compris le fonctionnement de la démocratie municipale accusant Madame le Maire de régler des comptes a posteriori avec les absents. Quelqu’un pour lui dire que l’exercice est obligatoire ? Pour lui expliquer ce qu’est une CRC et comment elle fonctionne, justement a posteriori ? Et qu’il ne peut en être autrement ?

La deuxième est Madame le Maire elle-même qui, trop pressée d’expédier le sujet aux dépens d’une analyse constructive des observations de la juridiction (pas une « infrastructure », Madame le Maire : une juridiction) financière, s’emmêle les pinceaux et mélange les points de l’ordre du jour. Il faut l’intervention du raisonnable Monsieur Carrère pour ramener courtoisement Madame le Maire et tout son monde vers l’essentiel, les enseignements à tirer du rapport. En des termes plus directs, Monsieur Destizon dit la même chose : « une chatte n’y retrouverait pas ses petits ».

Hélas, on ne coupe pas à la martineauderie traditionnelle : j’annonce ce que je vais lire, je dis autre chose, j’extrapole, je ne comprends rien au rapport et je pars en digressions insensées, le tout émaillé de sous-entendus lourdauds. Le public, dans un mouvement d’humeur spontané, finira lui aussi par en être exaspéré.

Chacun son tour : le benjamin du conseil, Monsieur Rodrigues-Reis s’embarque dans une longue et laborieuse explication de subventions « irrégulières ». « Sans justification », corrigera Madame le Maire, correction pire que l’erreur : on espère que les aides sont justifiées ! Que manquent des justificatifs est une autre chose, administrative et de moindre gravité.
Des mots au-delà des pensées fusent pendant toute la séance. Jusqu’à la perte de calme de la pourtant délicieuse Madame Pourvahab dont Monsieur Morin fit les frais.

On passe les discussions sur la vente d’une bandelette de terrain qui entraîna longues digressions, accusations ad personam et sous-entendus de toute sorte. Sud-Ouest de ce samedi 8 octobre y consacre une demi-page assez fidèle. Scandale ou pétard mouillé, il ne fait aucun doute qu’on y reviendra.

Ainsi va pendant presque cinq heures, cette réunion : à vau-l’eau. Au milieu de cette agitation faite de tensions comme rarement elles ont été palpables dans ce conseil depuis un an et demi, on veut relever les propos de l’adjointe à l’urbanisme sur les recours dont les programmes de logement social sont l’objet. Les mots de Madame Cascino étaient empreints d’une émotion non feinte d’autant plus communicative qu’ils étaient improvisés, sobres et simples.

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