Lundi prochain, 30 janvier, la liquidation du superbe ensemble foncier et immobilier de la Villa Fal sera proposée à l’approbation du Conseil municipal.
La vente

Pour la deuxième fois en quelques mois, la Ville s’apprête à vendre un bien qu’elle pourrait céder à bail. Le premier fut l’ancienne auberge de jeunesse que l’acquéreur offrait lui-même de prendre en bail emphytéotique dans des conditions bien plus avantageuses pour la ville, puisqu’elle aurait récupéré l’immeuble rénové, agrandi et entretenu, après 25 ans. Offre refusée par Madame le Maire. En Conseil municipal, Monsieur Carrère avait relevé l’incohérence du geste proposant à Madame le Maire de revenir sur sa décision. En vain.
Demain, la Villa Fal et 1 hectare de terrain l’entourant seront vendus 2.000.000 €. Une misère.
Le vendeur
Madame le Maire vend. Depuis 2020, Madame le Maire vend. Elle dépouille peu à peu la Ville de son patrimoine immobilier. Le prétexte serait le coût de son entretien. On a vu que pour l’auberge de jeunesse il était fallacieux. Il ne l’est pas moins pour Fal.
Ce faisant, en ces temps de vaches maigres où nulle urgence n’y contraint, la Ville perd en solvabilité. Quand viendra un besoin de financements urgents, la Ville ne pourra plus justifier d’un patrimoine qu’elle aura inutilement dilapidé.
En quoi y a-t-il urgence à brader 1 hectare bâti d’un immeuble de 1.000 m2 excellemment placés ?
Les besoins publics sont tellement nombreux qu’on ne peut être exhaustif. Trois cependant :
- La Ville a besoin de foncier comme d’immobilier. Elle est en quête de terrain et d’immeuble pour le CCAS. En quoi Fal n’aurait-elle fait l’affaire ? Avec des parkings et des accès en transports en commun de surcroît ?
- Le logement, pierre d’achoppement de ce mandat.
- Le collège est déjà trop petit et les projections démographiques montrent qu’il le sera de plus en plus. Il suffit de regarder un plan pour constater l’intérêt d’un tel terrain pour le Département.
La première chose que devrait faire le Conseil municipal, lundi prochain, serait de refuser le déclassement du domaine public de la parcelle. Il faut garder une poire pour la soif. Si Madame le Maire ne sait aujourd’hui qu’en faire, son successeur le saura.
Le projet
Il est vite vu. Un espace de co-working. C’est tellement à la mode que bientôt on en trouvera à chaque coin de rue. Les expressions co-working et start-up feraient passer n’importe quel projet vide de contenu pour le nouveau Beaubourg. Start-up est déjà dépassé, co-working le sera aussi vite que le concept est apparu. Il serait intéressant, à ce sujet, de creuser un peu la rentabilité du Connecteur.

« De la mode et du design ». Depuis quand Biarritz a-t-elle disparu des radars dans ces domaines ? Depuis Chanel, c’est-à-dire un siècle. D’où ces start-up viendraient-elles ? Qui les créerait ? Où logeraient les 110 startupeurs annoncés ? Pourquoi à Biarritz ? Quelle tradition les y attirerait, quels couturiers ou designers actuels en seraient locomotives ?
Certes la société Héméra a d’autres heureuses réalisations à son actif. Mais nulle part dans des domaines si spécifiques et étroits. Et Biarritz n’est pas Bordeaux et si peu Limoges.
« Le parc de la Villa Fal sera ouvert aux Biarrots en journée ». Où l’on revient aux Biarrots… en se moquant d’eux. Et pourquoi eux seuls ? Pourquoi pas les lycéens en face ? Qui imagine un parc clos (puisque fermé la nuit) ouvert au public en ce lieu ? Qui ira se promener dans le jardin de la Villa Fal ?
L’acquéreur
Il n’est pas Héméra, société censée mener ce projet sans avenir. L’acquéreur est la toute jeune, une start-up, société Parrou-Duboscq dont l’activité principale déclarée est l’« achat de biens immobiliers en vue de leur revente ». De leur revente ? Pas de support à Héméra ni aux start-up ni au co-working ni à la mode ni au design ? L’achat de biens immobiliers en vue de leur revente.

L’acquéreur s’engage sans condition suspensive, même pas celle des cours anglaises (dont le projet ose prétendre qu’elles seraient un aménagement de qualité. Madame le Maire a dû confondre avec un jardin à l’anglaise !), soumis à l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France. Qu’arrivera-t-il s’il refuse ? Le projet ne peut se faire ? Mais Parrou-Duboscq est quand même obligé d’acheter. Pour quoi faire …?!
Et pour finir de faire avaler la couleuvre aux conseillers municipaux de la majorité et de l’opposition, le projet de délibération envoie son char Abrams : « Le candidat s’engage dans son offre sur la conservation du bien et l’exploitation dans la durée de l’ensemble des activités proposées ». Cette disposition n’a strictement aucune valeur juridique, pas même morale ; surtout sans date. « Dans la durée » (laquelle ?) est une formulation trompeuse qui n’engage que celui qui la lit.
On aurait envie de prendre les élus municipaux un à un, les yeux dans les yeux, et de leur dire de ne pas oublier l’intérêt général ; dans ce projet il n’y en a aucun. De ne pas entrer non plus dans un jeu qu’ils risqueraient de regretter et dont aujourd’hui on suspecte les contours. De leur dire, enfin, de bien réfléchir car, le vote acquis, il sera impossible de revenir dessus.

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Autant donner ce qui est encore aujourd’hui à la Ville !
Une nouvelle aberration….Côté Connecteur-Co-working, à titre d’exemple il connecte peu et rame loin d’une réelle activité.
Notre Ville n’est décidément pas aimée par sa représentante actuelle. Triste très triste mandature 🥲
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Le connecteur est une très belle réalisation. Le problème c’est que toute nouvelle réalisation à Biarritz n’arrive pas à être exploitée . Que ça soit la cité de l’océan, le projet d’une cité sportive, le connecteur ou même l’hôtel du Palais. Pourquoi? La ville est une cité bourgeoise de personnes vieillissantes, conservateurs et certainement pas avec une ouverture pouvant favoriser la création et la nouveauté. Et pourtant il y a des personnes énergiques , inventifs mais qui sont sur la touche et je crois pour longtemps C’est triste.
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FAL c’est pour moi et pour beaucoup, une part de mon adolescence, mes années collège avec photo sur les marches, pièce de théâtre dans la hall de la Villa, ses escaliers dérobés.
Voir ce patrimoine exceptionnel vendu (et à ce prix!!!) est un scandale!
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Bonjour achat plus travaux enveloppe 4000 000 euros 1000 m2 ? Soit 4000 euros du m2 ….ça interpelle un peu quand même…on vend les bijoux de famille à bas prix derrière emplois ? Activité ? Pas certain
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les sociétés Héméra et Parrou-Duboscq sont les mêmes, Monsieur Julien Parrou Duboscq est ancien dirigeant de la société SAS HEMERA, société dont le Président actuel est la société Saint-Florentin Participations dont Monsieur Julien Parrou Duboscq est actionnaire à 90%. Si nous nous penchons un peu plus en détail sur les activités de Monsieur Parrou Duboscq, il apparait que ce dernier est le dirigeant et/ou actionnaire de plus d’une dizaine de sociétés diverses et variées.
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Bonjour,
L’année dernière, j’avais répondu à l’appel à projet concernant la villa justement, pour le compte du coworking pays basque.
Je me demandais donc si vous aviez plus d’information sur ce qu’est devenu cet appel à projet ? Et comment ça va interférer vu que le potentiel acheteur ne semble pas avoir participer à cet appel ?
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Bonjour
je n’ai aucun élément à ce sujet et suis donc incapable de vous répondre.
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