Heureusement que Monsieur Dussaussois Larralde (JBDL1) a de l’humour ; sans lui, le conseil municipal de ce 3 avril eût été bien morne.
La pluie sans le beau temps
Nous voilà rassurés sur l’état de santé de Monsieur Bodin : il-va-bien ! JBDL s’est inquiété de sa santé, ne recevant aucune réponse à ses demandes et ne l’ayant plus vu aux conseils depuis deux ans. Madame le Maire l’a annoncé en visio (ah ? Quand ? Pour quoi ?), ajoutant qu’il était venu « il y a quelques mois pour une remise de diplômes ». Bon sang ! Ils devaient être importants, ces diplômes !
Bon, ça y est, il a été décoratif sur la liste, maintenant il doit laisser la place à des gens qui ont envie de travailler. D’autant que ce monsieur a une sous-sub-infra délégation à quelque chose d’important, nous dit-on.
L’arrêt Hidalgo
JBDL est revenu sur sa demande d’information sur le coût du voyage de Madame le Maire et de ses amis adjoints sur la côte ouest des États-Unis. Elle va se tourner vers le service juridique pour savoir si elle a obligation de transmettre ces « facturettes ». Pas la peine, Madame, JBDL vous l’a dit : c’est l’arrêt 452521 du Conseil d’État du 8 février 2023 enjoignant à la maire de Paris de transmettre « la copie des notes de frais et des reçus des déplacements, des notes de frais de restauration ainsi que des reçus des autres frais de représentations engagés par la maire de Paris ainsi que par les membres de son cabinet ». On espère que JBDL ne gardera pas ça pour lui.
L’opposition en ordre
Madame Brao, Madame Martineau, Monsieur Carrère, Monsieur Destizon, JBDL, Monsieur Morin, tous sont intervenus avec pertinence et une combativité augmentée. Aucun – c’est fou, mais hélas, c’est ainsi – n’a reçu de réponse à ses questions.
C’est à Monsieur Barucq que revient la question la moins conformiste, mais ça n’étonnera personne, et la plus pertinente de la soirée à propos de la location de vélos qu’il qualifie d’« usine à gaz » : « aujourd’hui, je me pose la question : est-ce bien aux collectivités d’organiser un service de location de vélos ? Leur rôle est d’aménager l’espace public, d’aider, donner les moyens aux usagers, et laisser les professionnels s’en occuper. Notre rôle est d’accompagner, pas d’organiser ». Voilà une saine réflexion qu’une assemblée élue doit mûrir avant toute décision.
La majorité « en pagaille »
On ne peut faire une revue de détail. Le conseil fut déjà un pensum, on ne va pas en remettre une couche.
On est obligé de relever que des rapports sont mis au vote sans aucune explication, comme le projet de piétonnisation, ni prévision, comme l’augmentation de la taxe de séjour ou le refus de l’Office de Tourisme de relayer les infos d’événements d’associations locales. L’adjoint au tourisme répondant à côté, Madame le Maire reprend la main, « la réponse du président de Destination Biarritz2 est que… » Séché, le pauvre président.

Le plus gênant est l’énorme blanc provoqué par la très légitime question de Madame Brao sur la taxe de séjour. En effet, celle-ci est augmentée au maximum légal sauf pour les hôtels ou résidences 2*. Grand blanc sur les bancs. L’adjoint aux finances ne sait pourquoi. Se retourne en aparté vers Madame le Maire. Il n’en sort rien. Vers les services. Rien. « Ce doit être une coquille ». « Le temps que les services vérifient », Madame le Maire relance les questions. Les minutes passent. Toujours rien. Quand tout à coup, Eurêka ! « C’était un choix de Madame le Maire », ose le premier adjoint ! « On considère que les touristes qui ont moins d’argent sont moins taxés que les autres », s’enfonce Madame le Maire, oubliant que toutes les autres catégories en-dessous, seront, elles, davantage taxées. Ce n’est plus une pétaudière, c’est le foutoir. On est pantois.
Et les hors-sujet
Hors ordre du jour, pour être précis ; car des hors-sujet, il y eut pléthore pendant quatre heures quinze.

Le plus grave, et qui fit l’objet d’une longue interruption de séance, est l’état de l’église Sainte Eugénie, bien mal en point. Un long exposé très documenté de l’architecte du patrimoine n’a pas réconforté les amoureux de cette église, réussite rare dans le lot des églises néo-gothiques françaises de la fin du XIXe siècle, qui recèle en plus quelques belles œuvres d’art dont deux bas reliefs en vis-à-vis, des vitraux remarquables et un orgue renommé. Nous ne sommes pas près, hélas, de la voir à nouveau ouverte.
Le plus cocasse fut cette étonnante leçon de Madame le Maire. Pourquoi là, comme ça, ce jour ? Elle seule le sait : « Je considère que quand on est élu, on ne va pas manifester. Notre place, elle est dans les instances de décision et, justement, la manifestation est le moment où le citoyen qui n’a pas accès aux leviers de l’action peut exprimer son opinion. Donc vous ne me verrez pas dans les manifestations. »

1 Pour Jean-Baptiste Dussaussois Larralde
2 Le nouveau nom de Biarritz Tourisme
C’est une sacrée rivière, un sacré bourbier ! Bérézina un joli mot mais …
L’expression fait référence à la déroute de l’armée napoléonienne en 1812. A cette date, Napoléon a mené ses troupes face aux Russes, à Moscou. Mais ceci fut une grossière erreur de la part de l’Empereur, qui se trouva bloqué devant la rivière, nommée Bérézina, qui était infranchissable.
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